L'Empire Songhaï - Histoire, réalisations et faits de base

L’empire Songhaï était un vaste État multiculturel d’Afrique de l’Ouest qui s’étendait du XVe au XVIe siècle après JC. Avec un territoire couvrant principalement la partie occidentale du Sahel, les rois de Songhaï ont pris de l'importance lors du déclin de l'empire malien au XVe siècle. Depuis leur base centralisée dans la capitale Gao, des rois Songhaï célèbres et sages tels que Suni Ali et Muhammad Ier ont transformé de manière phénoménale l’empire en une puissance dominante dans le commerce, l’éducation, la science et la guerre.

À son apogée, et avec une richesse et une gloire dépassant celles de l’empire du Mali, l’empire Songhaï était sans aucun doute l’empire le plus grand et le plus puissant ayant jamais existé en Afrique subsaharienne. Cet empire précolonial s'étendait des territoires situés le long du fleuve Niger jusqu'à des endroits tels que le Mali, le Tchad, le Niger, la Guinée, le Burkina Faso, le Nigéria, ainsi que le Sénégal et la Gambie actuels, le long de la côte atlantique.

Worldhistoryedu.com présente ici une histoire complète et des faits fondamentaux sur l'empire Songhaï - le plus grand empire ayant jamais existé en Afrique subsaharienne.

Origine du peuple Songhaï

Les origines de la tribu Songai, également connue sous le nom de « Songai », remontent à la partie orientale du fleuve Niger. Les historiens pensent que la tribu Songhaï existait du 9^ти et 10^ти des siècles. C'est ainsi qu'ils apparurent sous le règne d'un autre ancien empire appelé Empire ghanéen (6-13^ти siècle après JC).

En tant que tribu, le peuple Songhaï est un amalgame de divers groupes tels que Sorco и Gow personnes. On croit généralement que Sorko les gens se sont d'abord installés sur les rives du fleuve Niger. Leur principale source de revenus est la pêche. Ils étaient également constructeurs de bateaux.

Les prochains grands groupes à s’installer sur les rives du fleuve Niger sont Aller peuple - une tribu composée principalement de chasseurs. Bientôt, des groupes similaires et plus petits de personnes se sont installés dans la région, notamment des tribus d'agriculteurs et d'éleveurs. Au fil du temps, les colons ont commencé à faire du commerce entre eux. Cela a conduit à l’utilisation d’une langue commune et avec elle d’une identité commune : le peuple Songhaï.

Premiers rois et dirigeants Songhaï

En raison de l’augmentation du nombre et de la population du peuple Songhaï, des rois et des dirigeants influents ont émergé. Ce phénomène commence entre 10^ти et 11^ти des siècles.

Les premiers dirigeants du peuple Songhaï s'appelaient Malik ou Zuva, qui se traduit par « roi ». Leurs reines s'appelaient Malikah ou Melike. Beaucoup de leurs titres sont dérivés de mots arabes.

D'après les récits de Tarikh al-Soudan (sur Histoire du Soudan), le grand Za est considéré comme l'un des premiers rois de Songhaï. Le roi Za est très probablement originaire de la deuxième dynastie des dirigeants Songhaï. Certains historiens affirment que Za n'était même pas un Songhaï de sang. On pense qu'il est né au Yémen, mais qu'il a ensuite migré à travers l'Afrique vers la tribu Songhaï. Le roi Za s'est avéré être un dirigeant très sage et puissant. Il fut chargé de jeter les bases de ce qui deviendra des siècles plus tard un empire colossal.

Certains premiers rois et dirigeants influents de la tribu Songhaï provenaient également des tribus Sanja, communément appelées Touareg. Cette tribu était avant tout un groupe de chameaux et de cross-country qui connaissait le désert du Sahara comme sa poche. Au fil du temps, ils ont établi des camps et des colonies le long du fleuve Niger. Il est probable que certains d’entre eux aient commencé à diriger les premiers habitants de Songhaï.

Dans l’ensemble, la diversité des groupes et de la culture qui se sont installés le long du méandre du fleuve Niger a contribué à créer une forte tribu Songai. Ils bénéficièrent également du commerce avec les tribus nord-africaines. Des centres et des lieux commerciaux ont commencé à apparaître le long du fleuve Niger. Les biens les plus échangés à l’époque étaient certainement l’or, les noix de cola, les dattes, les peaux, le sel et les esclaves. C'est vrai, esclaves ! Bien avant les Européens précoloniaux et la traite transatlantique des esclaves, la traite négrière n'était pas rare dans le monde. Afrique.

La ville de Gao

Le centre commercial le plus célèbre de Songhaï est situé dans la ville de Gao. L'importance de Gao était si grande que la ville devint finalement la capitale de l'empire Songhaï. Les dirigeants de Gao profitaient énormément des marchandises venues de toute l’Afrique.

Des histoires orales étaient souvent racontées sur le magnifique et grand nombre de marchandises présentes à Gao. Pour les érudits et les commerçants arabes, Gao était connu sous le nom de Kavkaw ou Kuku. Et selon un célèbre 9^ти siècle, Al-Yaqubi, Gao avait un roi très puissant nommé Al-Kawkaw. Yakubi affirme que plusieurs chefs et rois de pays lointains sont venus à Gao pour rendre hommage aux rois de Gao.

La prospérité et la popularité de Gao n'étaient qu'une partie des raisons pour lesquelles l'Empire du Mali bavait sur lui à la fin du XIIIe siècle.^ти siècle. Finalement, Gao et une grande partie de la tribu Songhaï située le long du méandre du fleuve Niger tombèrent dans le royaume de l'Empire du Mali. Les dirigeants maliens tels que Mansa Musa et Mansa Sulaiman ont rapidement réprimé toute rébellion Songhaï incitée par les anciens dirigeants de Gao ou les chameliers touaregs.

En raison d'un leadership politique faible et d'années de guerres civiles, l'Empire du Mali a eu du mal à établir son pouvoir à Gao. Pour cette raison, la ville tomba à nouveau entre les mains des Songhaï. Les Maliens quittent Gao comme une région légèrement autonome. Peut-être que les dirigeants Songhaï ont payé d'importantes sommes d'hommage pour éloigner les rois maliens de Tombouctou de leurs terres.

L'essor de l'empire Songhaï

Né dans les régions relativement autonomes de Gao, le peuple Songhaï a pris de l'importance lorsque l'empire du Mali s'est effondré vers le XVe siècle après JC.

La chute de l'Empire malien a été encore accélérée par les fréquents raids des tribus touarègues affiliées à Songhaï sur les routes commerciales de l'Empire malien. Ces groupes sont une épine dans le pied de l'Empire du Mali depuis le début du XVe siècle.^ти siècle après JC.

Le déclin de l’Empire malien a permis aux rois Songhaï d’occuper sans problème le vide de pouvoir créé dans les grandes villes telles que Tombouctou et Jenné (Jen).

L'empire Songhaï sous le règne de Suni Ali

A la tête du peuple Songhaï se trouve Suni Ali, un chef influent de la tribu Mana. Également connu sous le nom de Suni Ali Ber, Suni Ali était à l'origine un mercenaire rémunéré par les dirigeants maliens de Tombouctou. Après avoir réprimé consciencieusement les invasions et les raids des rebelles touaregs à Tombouctou, Suni Ali retourne son épée contre ses employeurs.

Suni Ali est généralement considéré comme le premier véritable roi de l’empire Songhaï. C'est un visionnaire qui rêve d'étendre son empire sur toute la longueur et la largeur de la côte atlantique de l'Afrique de l'Ouest. Il a travaillé extrêmement dur pour atteindre la plupart des objectifs qu’il s’était fixés.

Le sunnite Ali le Grand fut également responsable de la révolution de l'armée, une armée dotée d'une cavalerie blindée et de plusieurs flottilles de bateaux navals. Pendant son règne, l'armée de Songhaï ne se livra plus à de petits raids et incursions ; elle a participé à plusieurs guerres pour conquérir de vastes territoires jusqu'à certaines parties de l'Afrique du Nord.

À la mort de Suni Ali en 1492, après un règne de 28 ans, l'empire Songhaï contrôlait fermement de vastes zones auparavant gouvernées par l'empire du Mali. La légende raconte que Suni Ali était un magicien doué et que ce sont ses pouvoirs magiques qui ont semé la plus grande peur dans le cœur de ses ennemis. C'est pour cette raison qu'il est appelé « Sunnite l'Impitoyable ».

Cependant, envers les opposants prêts à se soumettre à son règne, Suni Ali se montra gentil et doux avec eux, permettant aux vaincus de faire partie de son empire et de son armée Songhaï. L'héritage de Suni Ali réside dans le fait qu'il a réussi à mettre sous son contrôle la quasi-totalité des comptoirs commerciaux situés le long du fleuve Niger. Sous son règne, ainsi que sous celui de la dynastie Sonni, le peuple Songhaï accéda à une véritable autorité dans les arts et les sciences.

L'empire Songhaï sous Askia Muhammad le Grand

Après la mort de Suni Ali en c. 1492 Soni Baru monte sur le trône. Le règne de Baru fut mémorable puisqu'il resta sur le trône pendant un peu plus d'un an.

Après Soni Baru, Mohammed Ier fut couronné roi de l'empire Songhaï. L'empereur était aussi souvent appelé Askia le Grand.

Né Abou Bakr Touré, Mohammed Ier n'était même pas membre de la famille royale. On dit qu’il n’était pas un Sonhai, mais qu’il descendait de la tribu Soninké. Par conséquent, son accession au trône est devenue quelque peu accidentelle.

Indépendamment de ses origines douteuses, Askia le Grand a été à la hauteur de son titre. Durant son règne, qui dura de 1493 à 1528, il continua à suivre les traces du sunnite Ali. Il augmenta plusieurs fois le nombre de l'armée Songhaï. En conséquence, l’empire Songhaï s’est étendu avec succès dans toutes les directions. Il veilla à ce que l'empire dispose d'une armée permanente, bien entraînée et équipée. Il a même créé plusieurs ministères distincts pour s'occuper du commerce, de l'éducation et des affaires militaires.

Outre ses conquêtes militaires, Askiya était très dévoué à l'Islam. Il était considéré comme un dirigeant musulman très sage et tolérant qui a permis à l’Islam de s’épanouir de manière très pacifique et non menaçante. De cette façon, des personnes de confessions différentes en sont venues à aimer le dirigeant.

Askiya le Grand a également investi massivement dans plus de 150 écoles, centres d’apprentissage islamique et mosquées. Scientifiques de toutes les régions d'Arabie et d'autres parties de l'Afrique subsaharienne affluèrent vers l'empire des Askia le Grand à Songhaï. Le roi était très fasciné par des matières telles que les mathématiques, l'astronomie et les sciences islamiques.

Comme le célèbre empereur malien Mansa Musa, Askia le Grand était généreux avec sa richesse. En route vers la Mecque (pour le Hajj), il distribua plusieurs cadeaux, principalement de l'or, au peuple.

En bref, on peut dire qu’Askiya le Grand a fait de son mieux pour imiter les principes libéraux que Mansa Musa avait mis en œuvre pendant son règne. Pas une seule fois Askia n’a supprimé les croyances religieuses des personnes qu’il a conquises. C'est ce qui le rendit célèbre dans tout le royaume. Sous le règne des Askia, le commerce, l'agriculture et l'éducation ont prospéré dans l'empire.

Les successeurs d'Askia le Grand ont fait de leur mieux pour préserver ses bonnes actions, mais beaucoup d'entre eux ont lamentablement échoué. Cela était dû en partie aux périodes brutales de guerres civiles et de querelles pour le trône. Dès la fin du 16^{cette année} siècle, l’empire Songhaï se désintègre progressivement. Les vastes territoires conquis par des rois célèbres tels que Sunni Ali, Askiya le Grand et Askiya Daud ont été proposés à la conquête par l'Empire marocain.

Comment l'empire Songhaï décline

Le déclin de l’empire Songhaï ne commença pas nécessairement de l’extérieur, mais de l’intérieur, à la cour même d’Askia le Grand.

En 1528, Askia le Grand, vieillissant et faible, fut lâchement détrôné par ses propres enfants. Les révolutionnaires n'attendent même pas la mort de leur père. Ils se sont ralliés à l'un des fils d'Askiya, Musa. Avec très peu de résistance, Musa fut couronné Askia Musa, roi de l'empire Songhaï. Cependant, le règne d'Askiya Musa fut de courte durée car il fut à son tour renversé par certains de ses frères et sœurs aînés. La lutte de pouvoir qui s’ensuit plonge le royaume tout entier dans une période d’instabilité. À cette époque, les jours de gloire de l’empire Songhaï étaient loin derrière.

Les Marocains du nord ont profité du chaos et des guerres civiles pour mettre sous leur contrôle le peuple Songhaï. Des années de troubles politiques ont eu de lourdes conséquences sur l’armée Songhaï, autrefois puissante. Et bien que l'armée de Songhaï disposait d'un nombre relativement plus important de soldats (environ 40 000) que les Marocains, le dirigeant marocain Ahmad al-Mansur al-Dahabi (alias "Le Conquérant d'Or") les a facilement vaincus avec une armée bien huilée d'environ 4000 16 personnes. . L'empire Songhaï capitule à la fin du XVIe siècle^ти siècle.

Faits de base sur l'empire Songhaï

• En plus du fait que l'empire Songhaï était relativement faible politiquement, l'armée était mal entraînée et mal équipée pendant les dernières années de l'empire. Ils avaient des numéros ; comptait environ 35 000 fantassins et 10 000 cavaliers, mais beaucoup de ces soldats tombèrent sous les épées des Marocains en 1590.
• À son apogée, l’empire Songhaï a attiré plusieurs érudits du monde entier, notamment arabes, hébreux, espagnols et italiens. Les villes de Tombouctou et de Gao étaient des centres commerciaux et culturels animés. Les savants les plus célèbres de Songhaï étaient Mahmud Qati et Abd al-Sadi. Le livre populaire du XVIe siècle, Tarikh al-Soudan (« Histoire de Suda ») a été écrite par Abd al-Sadi. Le livre contient une histoire très détaillée de l’empire Songhaï et de ses dirigeants.
• Suivant les traces des savants dirigeants de l’Empire du Mali, l’Empire Songhaï a veillé à ce que les établissements d’enseignement et les universités soient bien approvisionnés en livres dans toutes sortes de disciplines. Par exemple, l’Université de Tombouctou était un lieu très réputé où les érudits de tout le royaume se rendaient pour échanger des idées.
• L'empire Songhaï s'est énormément développé pour couvrir environ 1,4 million de miles carrés. À titre de comparaison, l’empire Songhaï, à son apogée, était environ deux fois plus grand que la France actuelle. L'empire Songhaï comprenait environ 8 pays d'Afrique de l'Ouest actuels : le Mali, le Tchad, le Niger, la Guinée, le Burkina Faso, le Nigeria, le Sénégal et la Gambie, le long de la côte atlantique.
• Certains rois Songhaï ont atteint l’actuel Cameroun, pays d’Afrique centrale.
• L’or et le sel étaient les deux principales matières premières qui alimentaient l’économie de l’empire Songhaï. L'économie liée à la traite négrière était également très vivante.
• Une chose intéressante à propos de l’Empire Songhaï est que la société était divisée en classes musulmanes – principalement la classe supérieure vivant dans les zones urbaines et la classe inférieure (principalement des agriculteurs) qui adhéraient aux croyances traditionnelles africaines et au culte païen.
• L'empire Songhaï sous Askiya le Grand (Mahomet Ier) suivait la charia, un ensemble de règles conformes au Coran. Askiya a nommé des cadis – magistrats et juges islamiques – dans plusieurs grandes villes comme Tombouctou, Jenné et Gao. Les avocats chargés des affaires judiciaires provenaient généralement d’institutions universitaires et d’écoles islamiques.
• L'empereur Askia Ishak II fut le dernier grand empereur à siéger sur le trône. En 1590, l'armée d'Ishak, mal entraînée et mal équipée, fut vaincue par les Marocains. La ville de Taghaza, riche en sel, a été pillée par les Marocains. Peu de temps après, ils pénétrèrent au cœur de Tombouctou et de Jenné. L'empire Songhaï ne s'est jamais remis de l'attaque. L'empire s'est désintégré en plusieurs tribus et royaumes petits et impuissants.

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